Voici quelques commentaires sur une oeuvre grandiose, quasiment inconnue en France, mais devenue culte en Angleterre et qui a inspirée de grands écrivains comme Zélazny : la trilogie de Gormenghast de Mervyn Peake (Titus d'Enfer, Gormenghast, Titus errant). L'univers fantastique de Peake a souvent été comparé à celui de Tolkien ou de Swift.
Le premier livre a aussi été librement adapté en bd par Griffo et Dufaux ( " Monsieur Noir ").
Le roman commence avec la naissance de Titus, héritier de la célèbre lignée des Comtes d’Enfer et du vaste domaine de Gormenghast, entre un père écrasé par la mélancolie, une mère qui n’éprouve de sentiments que pour les chats et les oiseaux, et une sœur qui le jalouse.
Dans cette vie, seuls comptent les rituels qui rythment les journées et les évènements importants qui ponctuent l’existence. Ces rituels auxquels se plie depuis toujours le père de Titus, 76ème comte d’Enfer, et qui ont vidé sa vie au lieu de la remplir. Quand le livre s’achève, Titus, deux ans à peine, se retrouve confronté à l’écrasante responsabilité de poursuivre les traditions ...
Cette trilogie baroque cruelle et cynique (parfois gothique) est une oeuvre avant tout existentialiste : les différentes étapes de la vie y sont résumées (deuil de l'enfance impossible, la perte d'êtres chers, la quête de liberté, le refus des contraintes sociales ...). Un hymne étourdissant à la vie et à la liberté.